dimanche 24 janvier 2016

Chili - Argentine - Chili

Bonjour à tous !

Petit message pour vous résumer notre passage en Argentine, maintenant que nous sommes revenus au Chili.

  • Puerto Natales - El Calafate

Nous avons passé la frontière entre Puerto Natales et Río Turbio, en direction de El Calafate, la ville du glacier géant Perito Moreno. 
Il a été plutôt facile de faire du stop sur cette portion, le plus dur étant de quitter Puerto Natales, comme lorsque nous avons tenté de rejoindre Punta Arenas il y a 15j. Deux Chiliens nous ont emmenés jusqu'à Rio Turbio, proche de la frontière côté argentin, où un bus a pris le relais pour une portion de 150km de cama (les places haut de gamme des bus sud-américains, où les sièges s'inclinent presque en lits) gratuit. Chauffeur super sympa, il s'est arrêté sans même qu'on lui fasse signe alors qu'on faisait notre pause sandwich. Enfin, une voiture et un autre bus (décidément bien sympathiques les chauffeurs argentins)  et nous voilà rendus à El Calafate. 

Nous nous installons dans un camping avec l'objectif de partir tôt en stop jusqu'au glacier du Perito Moreno. Passage au pays de l'assado oblige, ce sera barbecue au camping, comme quasi tous les campeurs !

  • Perito Moreno

Dimanche 17, nous nous mettons donc en quête d'une voiture pour aller jusqu'au glacier, à 80km de la ville. Les bus pour y aller coûtent entre 30 et 40€, nous tentons donc notre chance en stop.
Après un peu plus d'une heure d'attente, un couple de touristes argentins nous y emmènent. Arrive l'entrée du parc, et forcément le péage. Matteo parvient à se faire passer pour un étudiant d'échange en Argentine avec sa carte étudiante sans inscriptions de pays, la mienne étant imprimée d'un drapeau chilien je ne tente même pas... 20€ pour moi, 2€ pour lui donc.
Le parc en lui-même ressemble à un zoo, il n'y a pas de chemins mais des passerelles en acier pour que les gens ne puissent pas sortir des passages réservés. Désagréable. Le glacier par contre est impressionnant, un mur de 50m de glace plongeant directement dans la lagune de chaque côté de la pointe sur laquelle il rejoint la terre ferme. 

Nous passerons une ou deux heures à faire le tour des passerelles au milieu des hordes de touristes, temps de pause déjeuner incluse, avant de rentrer, avec les mêmes personnes qu'à l'aller. Sympa mais trop touristique et trop cher à notre goût donc.


  • El Chalten : Fitz Roy

Après une seconde nuit à El Calafate (dans un autre camping, un peu moins cher, le camping de l'amicale de la gendarmerie nationale Argentine...), nous trouvons un couple de lituaniens qui nous prend en stop jusqu’à El Chalten, petite ville au pied du fameux Fitz Roy, pic rocheux escarpé de presque 3500m d'altitude. 

Le voyage ayant été rapide, nous commençons la rando dans le parc naturel l'après-midi même, et montons jusqu'au mirador observer de plus près le sommet.

Nous dormirons au bivouac Poincenot un peu plus bas, où deux aigles viendront se poser à une dizaine de mètres des tentes.

Deuxième jour au parc, nous transitons vers le campement D'Agostini et la laguna Tore, au pied d'un autre pic rocheux et encore une fois d'un glacier impressionnant. 

Redescente jusqu'à El Chalten pour faire quelques courses avant de partir en marchant en direction de la laguna del desierto, frontière entre l'Argentine et le Chili.

  • Lago del desierto : retour au chili

Après une nuit dans un bosquet près de la route infesté de moustiques et de tans, nous continuons notre marche en direction du lac, et finirons en stop. Le lac est magnifique, l'eau d'une transparence impressionnante, et on aperçoit de nombreuses truites près du bord. Bon cadre pour un picnic avant d'entamer la marche le long du lac donc. Glacier, lac, soleil et 24° à l'ombre, le tout à 400m d'altitude, c'est aussi ça la Patagonie !

La marche sur le bord du lac sera moyennement agréable sous la chaleur et les attaques de moustiques et de tans, mais la vue est belle. Nous verrons un groupe de 3 carpinteros à l'oeuvre sur le chemin, martelant laborieusement les troncs d'arbres de la forêt. Il y a vraiment un air de ressemblance avec Woody Woodpecker ! 

A l'arrivée nous découvrirons un beau terrain d'herbe pour camper mis à la disposition des randonneurs par les gendarmes argentins. 

Beaucoup de pêcheurs de ce côté du lac aussi, Matteo se fera prêter une canne et ramènera une truite ! Repas amélioré donc !

Le lendemain, encore 4h30 de marche pour passer la frontière et arriver au poste des carabineros de Chile à la caleta Mansilla, petite cale oubliée où vivent 5 personnes à l'année. Sur place nous attendrons le bateau durant 4h, mais la traversée est sympa, et en passant par un bateau de fret plutôt que par le bateau touristique nous n'avons payé que 35000$ au lieu de 47000, avec un repas offert par la capitaine !


Arrivée à Villa O'Higgins au Chili dans la nuit donc, nous nous installons dans un camping/hostal bien sympathique, et prenons une journée de repos le lendemain, vu qu'aucun véhicule n'avait prévu de quitter le village, qui est tout à la fin de la carretera australe !

Au programme: cuisine ! Poulet pommes de terre sautées à midi, pâtes maison et crêpes le soir, de quoi bien récupérer après nos aventures des derniers jours.



  • La suite :

Nous avons repris la route en stop en direction du nord, pour remonter jusqu'à Santiago. Entre temps il y a pas mal d'arrêts de prévus: caleta Tortel, Puerto Río Tranquilo, Cerro Castillo, Coyhaique, Chiloe etc.

La suite dans un prochain article, hasta luego !

vendredi 15 janvier 2016

Isla Navarino

Bonjour à tous.

Petit retour de nos aventures que l’île Navarino où nous avons passé une petite semaine. L’internet ici est assez lent, je vais donc essayer de faire plus court que la dernière fois pour ne pas trop galérer à envoyer l’article.

  • Punta Arenas – Puerto Williams 
Je vous avais donc laissé à Punta Arenas en fin de semaine dernière, où nous devions prendre l’avion pour le bout du monde, Puerto Williams (eh oui, il ne faut pas écouter les argentins, Ushuaia est au sud mais il y a plus austral !). Nous nous sommes donc rendus à l’aéroport vendredi 8 janvier à 8h pour un décollage aux alentours de 10h30. Pas de petit avion de 9 places comme prévu mais un avion de ligne de 90 sièges, vol beaucoup moins marrant que nous le pensions donc. Tant pis, au moins on est arrivés plus vite que l’île.

Une fois là bas, nous nous rendons au refugio El Padrino de Cécilia, une chilienne qui connaît tout et tout le monde au village, où nous nous installons au camping pour une nuit, le temps de faire des courses et de planifier le trek à venir. Quand je dis camping, je devrais plutôt dire refuge, puisque Cécilia nous annonce que “Vous êtes grands, amiguitos, vous vous débrouillez, si vous voulez planter votre tente allez-y, si vous voulez dormir dans la pièce commune allez-y !”. Nous dormirons donc au chaud dans la grande pièce à vivre du refuge-camping.

 L’après-midi sera donc consacrée à la visite du village, du musée sur l’histoire locale et à faire quelques courses. Au final, malgré l’éloignement, les prix sont quasiment les mêmes que sur le continent, à l’exception des légumes hors de prix. Merci la zone détaxée.

Un gros groupe de chiliens débarqueront du trek que nous prévoyons de faire en début de soirée, et fêterons ça à grands coups de pisco (avec Cécilia qui ne manque pas une occasion de trinquer avec les amigos touristas), nous n’arriverons pas à nous coucher avant 2h du matin…

  • Jour 1: Puerto Williams -  Lac des castors 
Nous partons à 10h30 du début du chemin où Cécilia nous a emmené en camioneta (la limousina de Cécilia est toujours prête à rendre service pour emmener ou aller chercher des gens à l’aéroport ou au départ du sentier). Le sentier démarre par 500m de montée jusqu’au Cerro Bandera, où nous trouvons fort logiquement un grand drapeau chilien.

Nous suivons ensuite la crête jusqu’à une laguna au pied du col que nous devrions d'après la carte passer le lendemain. Sauf qu'il n'est que 13h, nous mangeons donc et entamons l’ascension.


Après le col, quelques enchaînements de petits cols et quelques passages abrupts au dessus de lacs d'un bleu profond, nous arrivons au carrefour de chemins entre la route du lac Winhond et le trek des Dientes Navarino, la chaîne de montagne dont nous avons prévu de faire le tour. Nous camperons là, à côté des lacs artificiels de castors (un fléau importé sur l'île pour la fourrure, mais qui n'y a pas de prédateurs et pullule donc, détruisant les forêts).

Il n'est pas tard (16h30), mais nous avons prévu de passer une journée au lac pour pêcher le saumon et la truite avant de revenir au trek.


  • Jour 2: Lac des castors – Lac Winhond 
Après une nuit mouvementée (le vent s'est subitement levé, et les sardines n'ont pas tenues dans la terre trop spongieuse, arrachant à moitié la tente deux fois), nous déjeunons et partons pour le lac Winhond dans la fraîcheur matinale (0°C).

Le sentier est compliqué à trouver, nous passons par le deuxième sommet de l'île à 880m avec un vent à décorner les boeufs (100km/h environ, il était difficile de tenir debout dans les rafales), passons un col et descendons dans une forêt où il n'y a presque plus de marques, les arbres ayant été abattus par le vent et les castors.

Nous sortirons quand-même du bois à peu près au bon endroit, et terminons la journée par la traversée d'un marais très étrange aux airs de Mordor… Des particules étranges flottent dans les marres d'eau de couleurs étranges, le sol est très spongieux, vraiment un endroit bizarre.


Enfin, à 14h, nous voilà au refuge Charles, au bord du la Winhond, probablement le lac le plus au sud du monde ! 55°06' S !


Deux chiliens sont déjà installés dans le refuge et reviennent de la pêche, ils nous prêtent leur cane, et nous partons pêcher la truite avec notre ligne de location et leur matériel.

 À deux et pendant 3h, nous comptabiliserons 3 touches, mais seulement une truite de prise. Qu’importe, elle passera au barbecue dans la soirée, accompagnée d’une polenta, un régal ! Les chiliens pêcheront aussi une truite, tout le monde aura donc en le droit à son poisson du bout du monde.

Nuit près du poêle, qui peine malheureusement à réchauffer le refuge dont le toit à été éventré par une récente tempête.

  • Jour 3: repos au lac Windhond 
Au réveil, le temps s'est dégradé depuis la veille,  les averses de neige alternent avec le soleil. Nous avons largement ce qu'il faut en nouriture, nous décidons de rester un jour de plus au lac, et d’attendre des conditions plus sympathiques pour continuer la route. La journée sera donc consacrée à couper du bois pour la nuit (avec une hache dont la tête se détache tous les trois coups, assez peu pratique) et à faire la sieste.

Quand vient la nuit, la neige redouble d’intensité, nous nous préparons donc à partir les pieds dans le froid le lendemain.

  • Jour 4: Lac Winhond – Puerto Williams 
Au matin, il fait 0° dans le refuge, et il y a de neige à l’extérieur ¡ Les bonnes conditions espérées ne sont donc pas au rendez-vous. Tant pis, nous n'allons pas rester attendre indéfiniment, nous décidons de rentrer.

Bien habillés, nous découvrons un paysage totalement différent de celui de l’aller. Le marais est devenu une grande étendue de neige, le chemin est encore plus compliqué à trouver dans la forêt, bref, le retour va prendre plus de temps ! Au moment de monter au sommet du mont Betinelli, c'est le blizzard et 1m de neige qui nous attendent, rendant le passage du col très hasardeux… Nous ne nous atarderons pas pour regarder le paysage, de toute façon on ne voit rien.

À 17h30, nous arrivons à la laguna des castors, d'où l’objectif était de continuer un peu sur le sentier des Dientes pour atteindre un point de bivouac plus abriter, et camper en attendant de décider de la route à suivre le lendemain. Mais Matteo, qui n'avait pas emporté de matériel vraiment imperméable, veut rentrer directement à Puerto Williams.

Sous ma veste de pluie, mon pantalon imperméable et mes guêtres + chaussures montantes, je suis au sec, mais lui est trempé. Vu l'heure je ne suis pas motivé à continuer à galérer à avancer dans le blizzard, mais il insiste, je finis donc par le suivre. Mauvaise idée.
Les heures du retour seront les pires que j'ai eu l’occasion de rencontrer en montagne. Le vent ne se calme pas, la neige vole dans tous les sens, nous devons passer un nombre incalculable de pentes avalancheuses, des congères glacées, du verglas, etc. Nous arriverons à ma ville en vie mais après plusieurs frayeurs à 23h30, à la tombée de la nuit. Moralit: quand on part à deux, il faut que les deux aient le même niveau d’équipement, sinon autant partir seul.
Le refuge de Cécilia nous attend heureusement bien chauffé, un repas chaud et une bonne nuit de sommeil ne nous feront pas de mal.

  • Puerto Williams – continent 
Le lendemain, séance de lavage et de séchage de vêtements. Le temps ne s'est pas beaucoup amélioré, j’abandonne donc l’idée de retourner terminer le trek (qui peut se faire en deux jours),  et nous entamons la recherche d’un moyen de retourner un peu à contre coeur sur la terre ferme.

On ne peut se rendre et quitter l'île que par avion ou par bateau, avec un système de transport assez défaillant. La petite compagnie qui réalise les vols prend des réservations sans paiement, ce qui fait que les avions paraissent toujours complet alors qu'ils ne le sont pas. Ajoutez à cela que suivant les vols il y a soit 6, 12, 16 ou 90 places et vous obtenez un joli bazar ! Nous nous sommes donc rendus deux fois par jour à l’aéroport pour vérifier si il y avait des places. 
Du côté des bateaux c'est à peine mieux, le même système existe pour le ferry, qui ne part qu'une fois par semaine. Et une partie des places sont réservées aux locaux et ne se libèrent qu'au dernier moment si elles ne sont pas prises, c'est donc du pareil au même. Enfin, les voiliers. Quelques propriétaires de voiliers chiliens ont eu l'idée de faire des aller-retours payants entre Puerto Williams et Ushuaia, et ont fixé un prix très élevé, vu qu’il est compliqué de sortir par avion (150$US). Et ils font du forcing auprès de tous les plaisanciers de passage pour qu'ils ne prennent pas de passager ou au moins qu'ils demandent le même prix afin de ne pas leur faire de concurrence déloyale. Beaucoup trouvent ça scandaleux, mais s'y plient quand-même, et les autres qui décident de ne pas appliquer ce prix ne sont pas nombreux. Sur mes deux jours de recherche, même en passant plusieurs heures au yacht club, je n'ai pas réussi à trouver de voilier pas cher. Quelques français super sympathiques étaient près à nous embarquer comme équipiers, mais ils allaient à Buenos Aires ou en Antarctique, ce qui n'est pas vraiment notre route !

Au final, vendredi 15 janvier au matin, l'avion de DAP Aerovias qui est arrivé à Puerto Williams était le 90 places, dans lequel nous avons enfin réussi à rentrer ! Nous sommes donc revenus par les airs à Punta Arenas, évitant l’argentine et la Terre de Feu, très touristique et hors de prix a priori. Tous les voyageurs de l'île Navarino qui étaient passés par Ushuaia nous ont déconseillé d'y aller après avoir vu Puerto Williams, peu de regrets donc !

  • La suite
Après l’atterrissage à Punta Arenas, nous avons pris un bus pour Puerto Natales (suite à un nouvel échec de stop), où nous dormons cette nuit. Demain matin nous tentons le stop jusqu’à El Calafate, où nous irons voir le glacier géant Perito Moreno.

Les photos suivront sur Flickr quand j'aurais suffisamment de connexion Wi-Fi !


Hasta luego !

jeudi 7 janvier 2016

Torres del Paine



Bonjour a tous !


Après une petite quinzaine de jours de voyage, nous voila revenus de Torres del Paine, un des treks les plus connus d'Amérique du Sud. Sept jours de randonnée dans des paysages superbes dont je vais essayer de vous donner un aperçu ici.



Excusez-moi pour l'absence d'accents, j'écris sur un ordinateur chilien et je n'ai toujours pas compris comment utiliser des accents normaux sur ces machins la. Je peux vous faire des "ñ" a la pelle, mais c'est tout. Bref.

  • Santiago - Torres del Paine 
Samedi 26 décembre 2015, nous prenons l'avion avec Matteo de l'aéroport de Santiago, en direction de Punta Arenas, capitale de la région Magallanes, la région la plus australe du Chili Antarctique exceptée. Après une pause a l'aéroport de Puerto Montt, nous survolons le campo de hielo sur, troisième plus grand glacier du monde après l'Antarctique et le Groenland. Trente minute de survol d'une immense étendue de glace, particulièrement impressionnant !

Arrivés peu après minuit a l'aéroport, nous attendons la soeur de Matteo qui nous rejoint avec son copain pour réaliser une partie du voyage avec nous. Nous passons donc une nuit super confort sur les banc du terminal, heureusement désert, nous avions toute la place pour nous ! Le 27 au matin, nous prenons un bus en direction de Puerto Natales, porte d'entrée du parc national Torres del Paine. Ce sont des bus très très empruntes, beaucoup de touristes, "parc d'attraction" Torres oblige.

Un autre bus plus loin, nous voila a l'administration du parc. C'est la que la dizaine de bus quotidiens déversent leur flot de touristes (chaque matin et chaque soir) pour qu'ils payent l'entrée. En effet, au Chili, aucun parc et aucune montagne n'est gratuite, il s'agit la plupart du temps de propriétés privées, il faut donc payer pour rentrer. Dans le cas de Torres, 24€. En temps qu'étudiants au Chili, nous parvenons a négocier le prix chilien, 5000$, soit 7€. Une économie bienvenue, puisqu'il faudra encore payer les campings a l'intérieur du parc, il est interdit de bivouaquer.

Nous entamons notre marche par 2h de plat avec un bel aperçu du massif des Torres afin de rejoindre le premier lieu de bivouac autorise, gratuit celui-ci (pas de sanitaires). Nous y passerons une première nuit avec un peu de pluie.


  • Jour 1 : Las Caretas - Britanico 
Premier jour de marche, nous commençons tranquillement par rejoindre la base du massif montagneux au refuge de Paine Grande, sous une petite pluie peu agréable. Nous mangerons donc au chaud en compagnie de deux françaises (de Rennes) rencontrées au bivouac la veille, que nous croiserons a plusieurs reprises par la suite. Sur le chemin on croise en effet beaucoup d'européens, français et allemands surtout, et énormément d'américains. Effet Disneyland garanti !

La soeur de Matteo commence bien son voyage, puisque sur la dizaine de kilomètres de la matinée elle s'est fait une grosse ampoule qui l'empêche presque de marcher. Elle prend donc la décision de rebrousser chemin, et choisira une voie plus rapide avec son copain pour aller a l'attraction vedette du parc : les tours. Nous continuerons donc seuls.


Sur le chemin longeant le sommet principal du massif se trouve un camping gratuit, géré par la CONAF, organisme charge du contrôle des parcs au Chili. nous tentons d'y bivouaquer, mais on nous annonce que sans réservation trois jours a l'avance il est impossible d'y séjourner, il faut aller au camping payant 30 minutes plus loin. Qu'a cela ne tienne, nous montons dans la vallée del Frances jusqu'au campement désaffecté du Britanico. Ce campement gratuit a été supprime par la CONAF il y a deux ans, soit-disant pour des questions de sécurité. Il est encore indique sur certaines cartes, et nous y trouvons un groupe de grimpeur italiens qui y ont monte un camp de base. Renseignements pris par Matteo, il vont réaliser l'ascension d'une aiguille isolée du massif, ils font donc des allers-retour pour apporter tout leur matériel au pied de ladite aiguille depuis une semaine, et prévoient une semaine d'ascension ensuite. Il s'agit d'une première, ils partent a l'aveugle sur cette paroi particulièrement impressionnante !


Nous dormirons donc au milieu de leur campement, sous une petite pluie encore une fois, avec un réveil programme suffisamment tôt pour ne pas être surpris par un gardien de la CONAF.
  • Jour 2 : Britanico - Los Cuernos 
Après un réveil matinal donc, nous montons un peu plus haut dans la vallée jusqu'au mirador Britanico, d'où nous pouvons admirer l'aiguille des grimpeurs Italiens et les glaciers alentours. Nous redescendons, plions la tente et repartons en direction de l'italiano, pour ensuite longer le superbe lac Nordenskjold (non non, ce n'est pas en Norvege) jusqu'au camping Los Cuernos.


Il s'agit d'un camping payant (environs 10€), mais nous n'avons pas d'autre choix que de nous y installer, le prochain camping gratuit étant trop loin.

Après avoir cherche longtemps, nous trouvons un coin de terre tout juste assez grand pour notre tente, au bord d'un ruisseau et avec des racines. Les autres emplacements sont pires ou réservés aux gens qui louent la tente déjà toute montée au camping. Tant pis, nous ferons avec. Les deux rennaises du camping des Caretas s'installent juste a cote de nous sur un emplacement encore plus petit...


Suite a un bon petit dîner (relatif, lentilles au beurre, nous sommes partis avec 12kg de nourriture pour 10 jours sur le dos, ce n'est pas de la haute cuisine), nous admirons le coucher de soleil sur le lac en discutant de nourriture européenne. Les filles étudient a Mendoza en Argentine, et elles présentent les mêmes manques que nous : fromage, pâté, saucisse, saucisson etc... Le syndrome du marcheur n'aidant pas, toute conversation finit par revenir sur une raclette ou une tartiflette !


  • Jour 3 : Los Cuernos - Las Torres 
Réveil suite a une nuit humide, nous partons en direction du camping gratuit des Torres, camp de base avant la montée au mirador permettant de voir les fameuses tours de Torres del Paine. En chemin nous passons par l'hôtel a l'entrée du parc pour acheter du pain, ou on nous apprend que le pain se vend seulement sous forme de hot dog... Nous mangeons donc un hot dog hors de prix pour le déjeuner, ça change de l'ordinaire.


Un peu plus haut dans la montée vers le camping, nous rencontrons Chloe, une française que nous avions rencontre a l'ambassade du Chili a Paris avec Paul et Kerline avant de partir, et que j'avais recroisée a Santiago. Elle fait le circuit du W (plus petit que le notre, le O) avec ses parents en allant de refuge en refuge. Nous leur racontons notre mésaventure du midi, et ils nous offrent le pain qu'ils avaient acheté a Puerto Natales, qu'ils ne mangerons pas puisque tous leurs repas sont pris en charge par les refuges ! Nous arrivons donc au campement plus lourds de quelques centaines de grammes, mais profitons d'un goûter bien agréable !

Pendant que Matteo se repose au camp, je monte rapidement voir les tours encore éclairées par le soleil de l'apres-midi, spectacle époustouflant ! 2000m de paroi quasi verticale au dessus du lac, la montée en vaut la peine ! Nous y retournerons le lendemain matin pour le lever du soleil.




  • Jour 4 : Las Torres - Camping Seron

Nous nous levons donc a 4h du matin pour monter aux Torres a 5h et voir le soleil se lever sur les parois rocheuses. Pas de chance, il y a des nuages... Tant pis, nous restons quelques temps avant de redescendre chercher notre tente et nos affaires laissées au camping. Nous décidons de faire une petite sieste avant de partir (nous arrivons au camping a 6h30), sieste qui au final durera... 2h !


Nous partons donc dans la matinée en direction du camping Seron, sous le soleil qui s'est finalement levé. Cette partie, qui sort du circuit classique W pour entrer dans le O ressemble beaucoup aux Alpes, avec un arrière plan de paysage islandais.


Arrives a 17h30 au camping (payant, un de plus), il est temps de préparer le repas du réveillon ! Bon pain acheté au refuge, pâté de Ploumiliau et foie gras (merci Mamie), soupe aux artichauts (en poudre...), toasts au pesto et semoule de lait, le tout avec une bière locale et un arrière plan de montagne, un réveillon qui sort de l'ordinaire mais pas désagréable !


Seule ombre au tableau, nous passerons la nuit dans un champ infeste de moustiques. Je serais a peu près épargné dans mon sursac moustiquaire (merci Mamie encore une fois), ce ne sera pas le cas de certains randonneurs que nous verrons bien amoches le lendemain matin !

  • Jour 5 : Camping Seron - Los Peros 
Longue journée de marche sous un temps changeant : Nous quittons le refuge tôt dans l'objectif de passer un campement afin de gagner une journée de marche et surtout une nuit dans un camping payant et parait-il encore plus infeste de moustiques ! Nous aurons quasiment le droit aux 4 saisons dans une journée, avec de la pluie, du vent, du froid, du soleil, parfois tout mélangé.




Nous arrivons finalement au camping Los Peros, au pied du col que nous aurons a franchir le lendemain. Camping cher, terrain pourri plein de racine, douche froide, mais pas d'autre choix !

  • Jour 6 : Los Peros - Campamento El Paso 
Courte journée de marche pour passer le col John Garner (1200m), duquel nous aurons une vue extraordinaire sur le glacier Grey, extrémité sud du campo de hielo. Nous profiterons de la vue sous un vent impressionnant et sous la neige, avant de redescendre un chemin abrupt pour arriver vers 12h au campement gratuit de la CONAF El Paso. Nous nous arrêterons la et nous nous reposerons avant la grande étape du lendemain pour rentrer a l'administration du parc.



Dans la soirée, beaucoup d'autres gens de toutes nationalités nous rejoindrons, pour partager un dîner international et tenter d'apprendre les nombreuses expressions chiliennes aux marcheurs américains qui nous suivrons le lendemain. Pas évident malgré l'aide d'un groupe de chiliens "buena onda", mais bien sympathique !

  • Jour 7 : El Paso - Las Caretas 
Dernière grosse journée de marche !

Nous quittons le camp tôt et marchons toute la journée en compagnie d'un américain installe au Chili et d'un chercheur suisse venu étudier les glacier de Patagonie. Cela tombe bien, puisque nous marcherons une bonne partie de la journée au bord du glacier Grey, passant entre autres par un pont vertigineux d'une cinquantaine de mètres de large 100m au dessus d'un torrent, avec une superbe vue sur le glacier.




Après un peu plus de 30km, nous nous retrouvons au camping des Caretas, de retour au point de départ !


Ce sont au total environ 160km que nous aurons fait sur ces quelques jours, avec 6000m de dénivelé. Presque plat donc !


  • Torres del Paine - Punta Arenas 

De retour a l'administration du parc le lendemain, nous reprenons le même bus qu'a l'aller, mais a l'envers direction Puerto Natales. nous y passerons la nuit dans un hostal un peu cher (13 euros avec un petit déjeuner presque inexistant) et nous nous ferons virer par la propriétaire vers 12h. Pas le droit de cuisiner a midi !


Nous partirons donc avec l'intention de faire du stop jusqu'à Punta Arenas, avant de renoncer après 4h d'essais infructueux. Nous apprendrons plus tard que nous n'avons pas étés les seuls malchanceux, le stop ne semble pas être efficace a Puerto Natales. Nous finirons en bus, et dormirons dans un autre hostal puisque le couchsurfing prévu nous lâchera au dernier moment.

Nous visiterons rapidement la ville (sans grand intérêt) le lendemain et déménagerons a la sympathique hospedaje Independencia (ambiance backpacker sans prise de tête super sympa) ou nous planterons notre tente en attendant l'avion pour Puerto Williams le vendredi 8 dans la matinée !

Petit hasard improbable, nous y retrouverons nos amies rennaises de Torres del Paine !




Rendez-vous dans une dizaine de jours en direct de Puerto Wiliams normalement, ou nous reviendrons du treck des Dientes Navarino, un voire le treck le plus austral de la planète, au sud d'Ushuaia !

Le reste des photos sur Flickr ici (si j'arrive a toutes les envoyer un jour, le wifi fait des siennes) :
https://www.flickr.com/photos/clement_ferrec/sets/72157662577901589